ARTS DU JAPON
EXPOSITION
Exposition de dessins et peintures japonaises du XVII°siècle au début XX°siècle sur rouleaux verticaux « Kakemono » et grands paravents « Byobu » de la période EDO
L’Art Délicat des Kakémono Japonais
Les Kakémono ou Kakejiku sont des rouleaux verticaux de papier ou de soie suspendus verticalement dans les intérieurs japonais traditionnels. Ils représentent des peintures d’animaux, de divinités et de paysages . Ils sont fréquemment utilisés lors des cérémonies du thé comme un espace de méditation favorisant une atmosphère calme et sereine, permettant aux personnes de se concentrer et de trouver un état de tranquillité intérieure.
Le minimalisme et l’équilibre sont des éléments clés dans l’art du Kakemono. Les compositions épurées et harmonieuses rappellent les principes du wabi-sabi, une esthétique japonaise qui célèbre la beauté de l’imperfection, de l’authenticité et de la simplicité. Les Kakémono véhiculent différentes symboliques en fonction de leur contenu artistique et de leur contexte d’utilisation.
Ils sont également exposés dans les temples bouddhistes et les sanctuaires shintoïstes. Ils peuvent représenter des divinités, des bodhisattvas ou des symboles spirituels. Ces images rappellent la recherche de l’illumination, de la paix intérieure et de la connexion avec le divin.

Des représentation artistiques de paysages, de portraits, d’animaux, de compositions abstraites ou de scènes de la vie traditionnelle sont considérées comme des expressions de la beauté de la nature, de la poésie et de la spiritualité et réalisées par des artistes renommés.
Certains présentent des symboles de longévité et de bonheur, tels que des grues (symboles de longévité) ou des tortues (symboles de stabilité et de sagesse). Ces images sont souvent utilisées pour souhaiter des vœux positifs et prospères. D’autres illustrent des scènes tirées d’histoires ou de légendes japonaises, transmettant ainsi des valeurs culturelles et des récits traditionnels.
Dans la culture japonaise, le changement de Kakemono est souvent associé à la saison en cours. Ils peuvent être remplacés périodiquement pour refléter les paysages ou les thèmes saisonniers, tels que les fleurs de cerisier au printemps, les feuilles d’érable à l’automne ou les paysages enneigés en hiver.

Symbolisme de la représentation animale
La représentation animale dans la peinture japonaise est profondément enracinée dans la culture, la spiritualité et l’esthétique du pays. Chaque animal possède une symbolique qui trouve son origine dans le shintoïsme, le bouddhisme, la mythologie et les traditions populaires.
Le Style et l’Influence dans la Peinture Japonaise
Les peintures japonaises représentant des animaux suivent souvent les principes de l’ukiyo-e (littéralement « estampes flottantes ») ou du nihonga (peinture traditionnelle).
La représentation animale dans la peinture japonaise dépasse la simple illustration pour incarner des valeurs philosophiques, spirituelles et culturelles profondes. Chaque animal devient un pont entre la nature, les croyances et l’art, enrichissant le langage visuel de ses créateurs.

BYOBU - L’harmonie des paravents Japonais
Les paravents japonais peints, également connus sous le nom de « byōbu » (屏風) en japonais, ont une longue histoire et des origines qui remontent à l’Antiquité. Ils trouvent leurs origines dans la Chine ancienne, où des écrans similaires étaient utilisés comme décoration pour diviser les espaces intérieurs. Ces écrans étaient fabriqués à partir de panneaux en bois ou en papier richement décorés.
Au cours de l’ère Heian (794-1185), les paravents japonais ont commencé à être utilisés non seulement comme des séparateurs d’espace mais aussi comme supports artistiques. Les artistes japonais les ont décorés avec des motifs floraux, des scènes de la nature, des poèmes et autres éléments artistiques.
Pendant l’époque Edo (1603-1868), ils atteignent leur apogée en tant qu’œuvres d’art. Des artistes renommés ont contribué à la création de paravents exquis et détaillés, souvent utilisés dans les demeures de l’aristocratie japonaise et les temples bouddhistes.
Composition et Espace
Les byōbu suivent souvent les principes de la composition asymétrique et du ma (間), un concept japonais qui valorise l’espace vide pour créer une harmonie visuelle et une respiration dans l’œuvre. Contrairement aux compositions occidentales plus centrées, les scènes des byōbu s’étendent horizontalement, favorisant une lecture dynamique et immersive.
Matériaux et Techniques
Les matériaux utilisés (papier washi, soie, bois laqué, or et argent) apportent une richesse visuelle et tactile. L’utilisation de la feuille d’or (kinpaku, 金箔) est emblématique, créant un fond lumineux qui joue avec la lumière et accentue la profondeur des paysages.
Techniquement, les peintures sont souvent réalisées à l’encre de Chine (sumi-e) et à la peinture minérale, techniques favorisant des effets de transparence et de superposition.
